Acouphènes et maladie de Menière ; causes et traitements
J’ai dû manquer de précision dans un de
mes messages précédents. En fait la médecine chinoise peut être
efficace pour tous les types d’acouphènes et non seulement
pour ceux qui sont liés à la maladie de Menière.
Comme je ressens un intérêt certain pour la médecine
chinoise, qui peut apporter de nouveaux espoirs à certains, je
donne quelques informations supplémentaires. Je comprends
qu’un manque de communication avec son médecin chinois ne
soit pas une expérience très agréable. Sans doute s’agit-il
d’un praticien d’origine chinoise qui ne maîtrise pas bien
la langue. Dans ma pratique, je considère qu’il est important
que le patient sache quels sont exactement la cause et le mécanisme
de sa maladie et comment je compte y remédier. Cela aide à
‘diriger nos deux volontés vers le même but’, qui est
celui de la guérison. C’est la ‘connivence’ dont
parlait Gérard. En général les explications sont évidemment
simplifiées, car la plupart des patients ne sont pas familiarisés
avec le discours scientifique de la médecine chinoise... mais
c’est assez facile à saisir et très raisonnable.
Voici donc quelques informations complémentaires
résumées.
Les acouphènes sont cités pour la première
fois comme maladie (plus traitement) dans un manuel médical
chinois du 6me siècle. Depuis lors son diagnostic et ses
traitements se sont largement diversifiés jusqu’à ce jour.
Malgré cette recherche et cette expérience de 14 siècles...
on n’arrive cependant pas encore à guérir cent pourcent des
patients. Cependant les statistiques dont je dispose
actuellement accusent un taux d’efficacité de plus de 80%.
(Ce taux d’efficacité se divise selon les critères suivants
: 1. Guérison, 2. Grande amélioration, 3. Légère amélioration
; 4. Pas d’amélioration. Le pourcentage total de
l’efficacité se fait par l’addition des points 1 à 3).
Voici quelques causes des acouphènes suivant la médecine
chinoise (dans le désordre) : une maladie chronique débilitante,
des excès sexuels, le surmenage physique ou intellectuel, les
problèmes émotionnels, le vieillissement, une alimentation
‘déréglée’, les atteintes virales, les traumatismes, les
tumeurs, les maladies pyogènes, etc. Certains s’y reconnaîtront
sans doute, tel qui s’est brisé les reins dans la préparation
de ces examens, tel autre ayant été gravement blessé dans ses
émotions, tel autre enfin, ayant trop profité des plaisirs de
la vie, etc... tel autre finalement, ne se trouvant aucune cause
et étant né avec ce facteur héréditaire (qui n’est pas nécessairement
un gène spécifique, mais un type d’affaiblissement relaté
à une quelconque fonction physiologique se rapportant aux
acouphènes).
En médecine chinoise, les acouphènes se traitent
principalement par la médecine aux herbes (phytothérapie) et
l’acupuncture. Pour un étudiant (et sans doute le médecin
chinois plus tard dans sa pratique), c’est une des pathologies
les plus complexes (je ne dois certainement pas vous convaincre
de cela). On distingue actuellement 5 mécanismes pathologiques
principaux et pas moins de 18 complications. Cela fait une base
de 23 mécanismes pathologiques fondamentaux, dont plusieurs
d’entre eux peuvent se combiner. Chacun d’eux se développera
chez une personne qui a ses particularités physiologiques
personnelles (ce qu’en homéopathie on appelle le terrain), ce
qui crée autant de tableaux cliniques individuels. C’est
compliqué. Mais les médecins chinois dûment formés sont
entraînés à ce type d’approche. C’est compliqué... mais
cela veut dire aussi que la médecine chinoise dispose d’une
connaissance médicale et thérapeutique qui permet de
diagnostiquer cette maladie avec sérieux et de la traiter. Voilà
de nouvelles raisons d’espérer.
Le problème est qu’en France il n’y a que peu de vrais médecins
chinois qui ont eu cette formation (dans les formations abrégées
habituelles des praticiens d’acupuncture en France, le nombre
de syndromes étudiés se limite actuellement à cinq - meilleur
manuel disponible actuellement). Seuls les quelques médecins
chinois ayant eu une formation universitaire complète en la
matière (y compris les quelques praticiens diplômés de
l’Institut Guang Ming en Suisse qui ont également eu cet
enseignement, dont deux français) disposent du potentiel nécessaire
à traiter sérieusement. C’est notamment pour faire face à
ce problème que je publierai bientôt un ouvrage reprenant dans
le détail les protocoles de diagnostic et de traitement des
acouphènes suivant la médecine chinoise. Espérons que l’élargissement
de cette connaissance profitera au plus grand nombre.
Pour terminer... et comme j’ai pu constater qu’au-delà de
la souffrance vous savez faire preuve d’humour, je terminerai
par une recette populaire chinoise pour traiter les acouphènes
et qui, dans certains cas, semble avoir fait ses preuves :
"jeter un morceau de fer chauffé au rouge dans
l’alcool blanc. Boire cet alcool et en même temps placer un
morceau de magnétite dans les oreilles et l’y garder toute la
journée (l’enlever la nuit)". Cela dégage les
orifices des oreilles, diminue les acouphènes et favorise une
ouïe qui décline. Une dernière qui est très jolie et qui
s’applique surtout à la surdité : "Prendre un
morceau de magnétite de la grandeur d’un grain de soja et y
ajouter un peu de carapace de pangolin grillé. Envelopper dans
du coton et introduire dans l’oreille atteinte. Garder un
morceau de fer dans la bouche. La formule commence à avoir de
l’effet quand on peut entendre un bruit comme le vent et la
pluie dans l’oreille". Que ces deux petites recettes
ne vous mettent surtout pas sur une fausse voie. Elles sont
amusantes, mais ne diminuent en rien la profondeur et le sérieux
de l’approche des acouphènes en médecine chinoise.
J’espère ne pas vous avoir lassé. Je ne veux pas ‘squatter
ce site’... mais compte tenu des demandes d’information que
je reçois, je pense que ce genre d’information peut être
utile pour le plus grand nombre. Et qu’on s’en souvienne : même
si la médecine chinoise dispose d’un arsenal diagnostique et
thérapeutique impressionnant, elle ne guérira ou n’améliorera
qu’une partie des patients. Il faut espérer... mais savoir
garder les pieds sur terre.
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