Acupuncture : Maladie de Ménière - vertiges avec acouphènes Cas 2
Jean, 45 ans, fin octobre 2000
Sous médication permanente : un neuroleptique sédatif, la sulpiride et un vasodilatateur, la betahistine.
Attaques de vertige de Ménière quatre à cinq fois par an, durant chaque fois 4 à 5 heures et accompagné de vomissements ; acouphènes continuels à gauche, accompagnés de diminution de l’ouïe. Les acouphènes sont aggravés par les sonorités à tons bas. La perte de l’ouïe, diagnostiquée comme étant d’origine neurosensorielle, est constatée à 50 dB à gauche et à 5 dB à droite sur l’échelle de Fletcher.
Le patient explique que sa maladie a commencé pendant une période de frustration intense, causée par une réorganisation dans la société qui l’emploie. Puis il a subi un torticolis à la suite d’un courant d’air. Il a fait traiter celui-ci par un chiropraticien. Peu après il a sa première attaque de la maladie de Ménière. Il continue cependant à se faire traiter en chiropraxie. Après chaque manipulation, il a une attaque de vertige. À la suite de cela, il abandonne ce traitement.
Symptômes connexes : dyspnée en automne depuis l’âge de 7 ans, forts ronflements pendant le sommeil, douleurs lombaires s’aggravant de temps en temps comme un lumbago, douleur de la hanche avec usure osseuse.
Le pouls est congestionné dans l’ensemble et vide sur la position chi gauche. Le centre de la langue est enflé, les parties latérales sont pelées. L’enduit est fort glissant.
Diagnostic : vertige et acouphènes par vide du yin du rein et rétention de glaires humides.
En un premier temps le patient est traité par l’acupuncture à raison d’un traitement par semaine pendant cinq semaines et pendant ce temps il prend une formule d’herbes en pilules pour tonifier le yin du rein et réduire les acouphènes. Cela reste sans effet.
Pendant la période de fin d’année le traitement est interrompu pour raison de vacances. À ce moment le patient a deux attaques successives de vertige aigu, avec tournis et nausées. Il constate cependant que pendant ces attaques les acouphènes ne s’aggravent pas, ce qui était le cas les fois précédentes. Il revient en consultation et on constate un pouls glissant, vide sur le guan gauche et droit et une langue pourvue d’un enduit glissant.
Le médecin chinois décide qu’en ce moment d’attaque, il est opportun de passer à une technique de traitement plus musclée et il prescrit une combinaison d’herbes à décocter, à raison de 82 g par jour et ce pour 5 jours consécutifs. Il s’agit d’une modification de Banxia Baizhu Tianma Tang.
À la visite suivante, soit quinze jours plus tard, le patient signale qu’il n’a pas eu de nouvelles attaques et que ses acouphènes (vieux de 2 ans) ont entièrement disparu. Il reçoit la même prescription à prendre pendant deux fois cinq jours.
Trois semaines plus tard toujours pas d’attaque ni de reprise des acouphènes. Il est invité à continuer un traitement identique aux plantes pendant encore quinze jours, à la suite de quoi, il passera à des herbes en extraction alcoolique à dose légère pour l’entretien. Les médicaments occidentaux seront abandonnés avec l’assentiment du médecin traitant, étant donné qu’ils n’améliorent ni les attaques de la maladie de Ménière, ni les acouphènes
Commentaires
Il est encore trop tôt pour tirer des conclusions définitives. Or il faut constater plusieurs choses. Le patient était depuis deux ans sous médication permanente (un neuroleptique sédatif, la sulpiride et un vasodilatateur, la betahistine), ce qui n’empêchait nullement les attaques de vertige et les acouphènes de se manifester.
Il y a très probablement une relation chez ce patient entre son vertige de Ménière et les acouphènes, puisque le traitement de l’un a arrêté les autres. En termes de médecine chinoise il s’agit ici d’un désordre causé par la montée contraire des glaires liquides, associée à un vide du foie et du rein. Pour que les résultats puissent être stables, il faut régler le système digestif, sources des glaires liquides et renforcer le foie et le rein, source de l’ascension anormale de l’énergie.
Cette étude de cas illustre l’effet très rapide d’un traitement de médecine chinoise dans la Maladie de Ménière. Même si on peut considérer que le vertige chez ce patient est épisodique et ne se présente que quelques fois par an (ce qui permet de douter de l’efficacité du traitement), ce n’est pas le cas des acouphènes qui étaient continuels.